Analyse 2014-03

En préparation au Synode sur la famille de l’Eglise catholique, un questionnaire a été diffusé par la hiérarchie catholique. En tant qu’association familiale, Couples et Familles a tenu à y répondre. Les questions permettent souvent de mesurer le décalage entre les préoccupations de la structure de l’Eglise catholique et celles des familles d’aujourd’hui, même celles qui se disent chrétiennes.  

 

En octobre 2013, le Vatican, par l’entremise du secrétaire général du Synode des évêques, Mgr Lorenzo Baldisseri, envoyait aux Conférences épiscopales un « document de préparation » (lineamenta) annonçant une assemblée extraordinaire qui se tiendrait à Rome du 5 au 19 octobre 2014. Cette assemblée extraordinaire recueillerait des témoignages et propositions d’évêques en vue d’une assemblée générale ordinaire du Synode en 2015, chargée de chercher « des lignes d’action pour la pastorale de la personne humaine et de la famille ».

Cela fit grand bruit dans les médias de toute tendance. En effet, même si de tels événements ne devraient interpeler que le monde catholique, chacun pressent en quoi les positions qui y seront prises constitueront une source de débats dans toutes les couches de la société mondialisée.


L’élément le plus inattendu de cette annonce consistait dans la manière dont les églises locales étaient invitées à participer activement à la préparation du Synode extraordinaire. En effet, une lettre accompagnait le document qui recommandait qu’il soit « diffusé dès que possible aux doyennés et paroisses » par les diocèses. C’est donc à tous qu’il était demandé de participer à l’élaboration des témoignages et des propositions que les évêques apporteraient à l’assemblée extraordinaire. Ce n’était pas rien, puisque le questionnaire proposé comme document de travail abordait des thèmes aussi sensibles que ceux des unions libres, des divorcés remariés, des unions de personnes de même sexe, des moyens de régulation des naissances ou encore de l’éducation des enfants issus de parents en situation matrimoniale irrégulière.


On sait l’énorme intérêt qui a été porté à ce questionnaire, malgré et par delà les reproches qui lui ont été faits quant à l’inadéquation de nombre de ses questions. Comme, de toute manière, une question tout à fait ouverte le clôturait, rien n’empêchait de lui apporter tous les commentaires que les répondants pouvaient juger nécessaires.


La participation de Couples et Familles


Association d’obédience chrétienne œuvrant depuis plus de 75 ans sur les questions des couples et des familles [1], Couples et Familles se devait de faire entendre sa voix à cette occasion. Elle n’a pas cherché à répondre à toutes les questions, ni à les nuancer afin de ne heurter personne. Lorsque, en 1968, sortit la trop célèbre encyclique Humanæ Vitæ, elle s’affirma d’emblée en opposition avec le magistère au risque d’être rejetée par lui et même de disparaître parce que lâchée par trop de ses abonnés. Elle déclarait alors : « Nous avons de sérieuses raisons de craindre que l’argumentation de l’encyclique ne se réfère à des doctrines insuffisamment mises à jour, notamment en ce qui concerne la signification du corps, de la sexualité, de la vie sexuelle des époux, du rôle et de la personnalité de la femme, ou encore des notions de nature et d’ordre établi par Dieu ». Elle déclarait par ailleurs, affirmant qu’une encyclique ne pouvait clore un problème : « nous voulons poursuivre notre recherche de la vérité dans le respect mutuel ». C’était donc il y a 46 ans.


C’est dans ce même esprit qu’elle a adressé aux évêques de la Conférence épiscopale belge les réponses ci-après aux questions dont nous avons laissé les textes intacts, afin de permettre d’en saisir l’exacte portée. Ces réponses forment un ensemble qui situe, on ne pourrait mieux, les options fondamentales de l’association tant en matière de conjugalité, de sexualité et de relations au sein de la famille, qu’en matière de relation des personnes avec l’institution ecclésiale.


Diffusion des Écritures et du Magistère de l’Église concernant la famille


Quelle est la connaissance réelle des enseignements de la Bible, de Gaudium et spes, de Familiaris consortio et des autres documents du Magistère postconciliaire sur la valeur de la famille selon l’Église catholique ? Comment nos fidèles sont-ils formés à la vie familiale selon l’enseignement de l’Église ?


Dans ce que nous entendons lorsque nous fréquentons les églises, peu, sinon pas de référence aux textes de l’institution, et quelques références bibliques à la famille, souvent des plus classiques, en fonction des textes liturgiques.


Dans les démarches d’éducation permanente qui constituent la mission de Couples et Familles, que ce soit sous forme de publications d’études et d’analyses ou de conférences, d’interventions ou d’animations, l’esprit de l’Evangile est le fondement de ce que nous partageons, mais essentiellement ancré dans ce que vivent aujourd’hui les couples et les familles. Nos objectifs sont de leur apporter les éléments qui nous semblent déterminants dans les sciences humaines et médicales contemporaines pour qu’ils soient mieux à même de prendre en conscience leurs décisions sur tous les plans, en référence à cet esprit s’ils le souhaitent.


Sur le plan spirituel, nos démarches s’efforcent d’apporter à celles et à ceux qui nous lisent ou nous écoutent, de quoi trouver sens à leur existence, dans les joies comme dans les difficultés. Tous nos travaux sont sous-tendus par nos références de foi dans le Dieu dont a témoigné Jésus-Christ, sans jamais chercher à les imposer pour autant.


Là où l’enseignement de l’Église est connu, est-il intégralement accepte ? Est-ce que des difficultés se vérifient dans sa mise en pratique ? Lesquelles ?


Dans l’ensemble des milieux catholiques que nous côtoyons et dans lesquels l’enseignement de l’Eglise est connu, nombre de ses aspects relatifs aux relations entre la femme et l’homme, à la vie de couple, à la conception de la sexualité, à la procréation, aux personnes divorcées, aux personnes homosexuelles, et cette liste n’est pas exhaustive, ne sont plus reconnus comme apportant des références et des repères aux femmes et aux hommes de ce temps pour les aider à vivre de ce dont ils estiment en conscience devoir tenir compte pour vivre dans l’esprit de l’Evangile.


C’est donc en complète rupture avec eux, rupture en termes de perceptions totalement différentes des réalités de la vie et de la manière chrétienne de les appréhender qu’ils se considèrent avec, pour certains, la conviction qu’ils n’en sont pas moins d’Eglise, soit du peuple de Dieu mais, pour de nombreux autres, que cette institution ne les intéresse plus ou leur a même enlevé la possibilité de partager leur foi.


Comment l’enseignement de l’Église est-il dispensé dans le cadre des programmes pastoraux au niveau national, diocésain et paroissial ? Quelle est la catéchèse sur la famille ?


En raison même de cette rupture, il est dispensé à un nombre de plus en plus restreint de personnes, et ce à tous les plans. Les efforts, souvent remarquables que nous avons suivis et que nous suivons dans les carrefours familiaux ou les démarches de formation à la vie de couple et au mariage, se penchent prioritairement sur ce que veulent vivre les personnes. Quand elle existe encore de manière vivante, cette pastorale de la famille ne s’appuie plus que marginalement sur des préceptes qui ne sont même plus entendus.


Dans quelle mesure – et en particulier sur quels aspects – cet enseignement est-il réellement connu, accepté, refusé et/ou critiqué dans les milieux extra ecclésiaux ? Quels sont les facteurs culturels qui empêchent la pleine réception de l’enseignement de l’Église sur la famille ?


Ce sont les mêmes ruptures citées ci-avant dans le chef de nombre de chrétiens eux-mêmes qui imprègnent la perception qu’ont les milieux extra ecclésiaux vis-à-vis de l’institution ecclésiale. La différence réside essentiellement dans la manière plus exacerbée et plus caricaturale avec laquelle elle s’exprime. Les personnes qui se sentent encore d’Eglise y sont douloureusement confrontées, sans plus trouver comment partir de leurs réalités pour partager leur foi.


Ce ne sont pas des facteurs culturels considérés comme opposés à l’enseignement de l’Eglise qui sont en cause, c’est l’enseignement même de l’Eglise qui semble s’être arrêté en chemin. Habituée à dicter des comportements qu’elle considérait comme la seule morale imaginable, comme institution, elle semble ne rien avoir perçu, ou bien refuser de voir et de prendre en compte, les profondes mutations anthropologiques qui se sont opérées et qui s’opèrent sur base du recul des ignorances d’hier.


Alors que la parole du Christ est libération et bonne nouvelle à apporter au monde, l’Eglise dont nous sommes ne semble plus vouloir se préoccuper que de lois et de réglementations.


Sur le mariage selon la loi naturelle


Quelle place occupe la notion de loi naturelle dans la culture civile, tant au niveau institutionnel, éducatif et académique, qu’au niveau populaire ? Quelles conceptions de l’anthropologie sont à la base de ce débat sur le fondement naturel de la famille ?


Cette question comme toutes celles de ce sous-titre nous semble ambiguë voire pernicieuse. Le concept de « loi naturelle » est avancé dans son sous-titre comme fondement du mariage, sans qu’il soit précisé s’il est question du mariage chrétien tel que le conçoit l’institution ou du mariage en général. De plus, dans le texte introductif, l’affirmation d’une « loi naturelle » comme inhérente à la volonté même du Créateur, si elle ne se conçoit pas comme l’appel à aimer et la conscience qui est responsable de lui répondre, ferme toute autre approche que celle de celui qui l’énonce. C’est en quelque sorte un glissement d’un constat appelé « loi », à l’imposition d’une « morale » qui se pare alors de la qualité de « naturelle ».


L’histoire de l’humanité, de ce qu’on peut connaître aujourd’hui de ses évolutions, met pour le moins en doute l’affirmation selon laquelle l’humain aurait de tous temps vécu dans une famille fondée sur un couple unique, uni et indissoluble. Cette famille serait-elle l’idéal humain, ne serait-elle pas précisément culturelle, fondée sur la lente découverte, à travers les siècles, de l’improbable et inestimable capacité de relation et d’amour qui nous habite toutes et tous ?


La culture civile, apparemment appréhendée ici comme opposée à la culture chrétienne, n’a plus que faire de la « loi naturelle » prise dans son acceptation morale. C’est la culture contemporaine dans laquelle se reconnaissent de nombreux chrétiens, culture qui met au premier plan la responsabilité des humains dans la gestion de leur propre vie comme de leur vie en communauté humaine et de la vie de leur environnement. C’est donc une anthropologie de prise en charge de soi, des autres et des écosystèmes qui imprègne tous les débats, y compris ceux qui concernent les fondements « naturels » de la vie des couples et des familles.


La notion de loi naturelle à propos de l’union entre un homme et une femme est elle couramment acceptée en tant que telle par les baptisés en général ?


Les éléments avancés en réponse à la question précédente indiquent clairement, de ce que nous constatons autour de nous et de ce que pensent la plupart d’entre nous, que non seulement le concept de « loi naturelle » non comprise comme liberté, et donc responsabilité de conscience, n’est plus perçu comme pertinent par l’ensemble de la population, et donc sans doute par une majorité de celles et de ceux qui se considèrent comme chrétiens, philosophes et théologiens inclus.


Comment, en pratique et en théorie, la loi naturelle sur l’union entre un homme et une femme en vue de la formation d’une famille est-elle contestée ? Comment est elle proposée et approfondie dans les organismes civils et ecclésiaux ?


C’est à cette charnière que le débat sur le contenu de la relation entre deux personnes qui s’engagent à faire route ensemble par amour doit se poser, non en termes de comportements imposés de l’extérieur par une réglementation qui se donne le nom de « morale », qualifiée ou non de « naturelle », mais de vérité réciproque dans la portée de cet engagement, soit dans la bonne foi la plus authentique de se témoigner le plus d’amour dont ils sentent en eux l’appel.


Cela ne veut pas dire que le droit civil n’a pas à régir les conséquences matérielles de cet engagement, qu’il soit tenu ou qu’il se rompe, mais il n’a pour fonction de régir les relations en fonction de valeurs morales et spirituelles, mais à rendre socialement et humainement optimales les conditions de vie des citoyennes et des citoyens.


Pour ce qui est des organismes ecclésiaux, tiraillés entre deux conceptions de la « loi naturelle », ils se laissent embarquer dans des débats citoyens, tantôt à la remorque de démarches politiques qui s’appuient sur la perception normative d’une loi préexistante à l’humain, tantôt dans une position privée de parole, parce que dans l’incapacité institutionnelle de se démarquer de cette perception.


La conséquence en est que les débats de fond sur les chemins de vie qui sont susceptibles d’offrir un plus aux personnes qui veulent répondre toujours plus et toujours mieux à l’appel à aimer qu’ils sentent les habiter sont piégés avant même que de pouvoir être, chacun détenant « sa vérité ».


Rien ne dit que d’affirmer que « le "lieu" unique qui rend possible cette donation selon toute sa vérité, est le mariage », comme fait Gaudium et Spes (48) est nécessairement une contre vérité, mais l’affirmer en postulat lui enlève toute crédibilité parce qu’il relègue hors de ce « lieu » toute tentative vraie de vivre d’amour.


Si des baptisés non pratiquants ou ceux qui se déclarent non-croyants demandent la célébration du mariage, comment affronter les défis pastoraux qui en découlent ?


La question n’est-elle pas tout autant à poser aux baptisés pratiquants ? Peut-être ne demandent-ils en effet le mariage « à l’église » que parce que « cela va de soi », alors que la démarche des autres soulève en soi un intérêt pour les motivations de ce choix.


Pour avoir collaboré pendant de nombreuses années à la pastorale de préparation au mariage, et bien que le stade de l’acceptation de la demande de « mariage à l’église » était déjà dépassé, la démarche vers laquelle nous évoluons de plus en plus et qui semble être celle qui est la plus courante aujourd’hui, c’est de chercher à interroger la cohérence, voire l’harmonie ou même la connivence entre ce que ces personnes connaissent de l’Evangile et ce qu’elles aspirent de vivre. Il y a là une chance et une opportunité de leur ouvrir un espace de réflexion autour des Ecritures qui leur permette de « faire communauté » et les aide à affiner leurs capacités de prendre leurs décisions en conscience.


La pastorale de la famille dans le contexte de l’évangélisation


Durant ces dernières dizaines d’années, quelles sont les expériences nées concernant la préparation au mariage ? Comment a-t-on cherché à stimuler le devoir d’évangélisation des époux et de la famille ? Comment promouvoir la conscience de la famille comme « Église domestique » ?


Voir la réponse ci-avant pour la première sous-question. Pour ce qui est de la seconde, il importe de savoir ce que sous-tendent les termes « le devoir d’évangélisation ». S’il s’agit de mettre en relation les personnes avec les valeurs évangéliques, des démarches pastorales s’ingénient à ouvrir portes et fenêtres aux populations « hors les murs » alors que d’autres, par peur ou par intime conviction, ont tendance à vivre en des cocons qui, soit s’amenuisent au fil du temps, soit s’anémient à force de ne se centrer que sur l’intra ecclésial.


Couples et Familles constate que, compte tenu de l’information multiforme et mondialisée d’aujourd’hui, les premières marques d’attention du pape François aux personnes à la marge et aux déshérités sont largement diffusées. Profondément sincères, de telles manifestations sont susceptibles d’ouvrir les familles au désir d’être « Eglise domestique », même si ce terme ne saurait leur parler. En effet, un langage crédible de l’Eglise, non pas de condamnation et sur la défensive, mais en termes positifs d’espérance et d’amour, lorsqu’il est ainsi relayé, devient source d’espérance et de partage au sein de la famille.


Êtes-vous parvenus à proposer des styles de prière en famille qui réussissent à résister à la complexité de la vie et de la culture actuelle ?


Notre association n’a plus abordé cette question depuis longtemps et nous n’avons pas collecté de témoignages qui en aient fait état.


Dans la situation actuelle de crise entre les générations, comment les familles chrétiennes ont-elles su réaliser leur vocation propre de transmission de la foi ?


Nous ne sommes pas témoins de ce qu’il y aurait une « crise entre les générations ». Nous aurions plutôt de nombreux témoignages d’initiatives intergénérationnelles très heureuses dans de nombreux domaines, y compris dans celui de partage de foi.


Pour ce qui est de la transmission de la foi, elle nous semble se concrétiser par des relations interpersonnelles au départ de comportements d’aînés qui interpellent les plus jeunes et dont ils sont suffisamment proches. Les étapes de participation à la vie sacramentelle – baptêmes, communions, confirmations – même lorsqu’elles sont plus sociologiques que de foi, peuvent amener à des démarches familiales qui permettent des partages de transmission de la relation au sens de l’existence et l’ancrage de celui-ci dans la foi au Dieu de Jésus-Christ.


De quelle manière les Églises locales et les mouvements de spiritualité familiale ont-ils su créer des parcours pouvant servir d’exemple ?


Bien que reconnu comme association catholique, Couples et Familles ne se considère pas d’abord comme un mouvement de spiritualité familiale, au sens où ses objectifs seraient d’accompagner des couples et des familles dans leur recherche d’approfondissement de leur foi ou de leur vie de prière. Sa démarche est de prendre en compte tous les aspects de la personne, et donc du vécu des familles.


Il nous est par ailleurs difficile d’évaluer en quoi et avec quelle ampleur nous apportons aux couples et aux familles qui nous lisent ou nous entendent un enrichissement de leur vie spirituelle.


Evolution constatée au cours des dernières années – mais est-elle significative ? – le fait d’être amenés, bien que reconnus d’obédience catholique, à apporter nos approches de la vie en couple et en famille dans des milieux pluralistes ou encore dans des émissions de radio non confessionnelles.


Quel est l’apport spécifique que les couples et les familles ont réussi à donner quant à la diffusion d’une vision intégrale du couple et de la famille chrétienne qui soit crédible aujourd’hui ?


Que comprendre par les termes « la diffusion d’une vision intégrale du couple et de la famille chrétienne » ? Comme éditeur et service d’éducation permanente, Couples et Familles diffuse effectivement, et s’efforce de confronter les couples et les familles aux questions telles qu’elles se posent à eux dans le concret de leur vie, et de leur apporter des éléments de réflexion qui leur permettent d’agir en conscience en référence aux valeurs évangéliques. S’agit-il « d’une vision intégrale du couple et de la famille chrétienne » ? Oui, si cette « vision intégrale » est un chemin de recherche à la fois décidée et tâtonnante à aimer toujours plus et toujours mieux.


Quelle attention pastorale l’Église a-t-elle montré pour soutenir le cheminement des couples en formation et des couples en crise ?


Une fois encore, nous ne pouvons que constater que dans un premier temps, c’est au sein de notre association, puis au sein même des pastorales diocésaines et interdiocésaines de la famille que la préparation des couples au mariage a recouru à des efforts conjoints et souvent remarquables de laïcs et de prêtres. L’accueil de couples en difficultés et la formation de conseillers conjugaux a suivi un chemin parallèle, pour déboucher sur une pastorale des personnes divorcées.


A propos de la pastorale pour affronter certaines situations matrimoniales difficiles


Le concubinage ad experimentum est-il une réalité pastorale importante dans votre Église particulièr ? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement ?


Impossible de répondre à cette question en termes statistiques. Nous ne sommes toutefois pas convaincus qu’il s’agisse majoritairement de personnes qui s’estiment « en concubinage ad experimentum ». Certaines ne se marient d’ailleurs pas. De ce que nous pouvons observer, il n’est sans doute pas exagéré de prétendre que la plupart des couples en formation, lorsqu’ils cheminent vers le mariage, vivent et préparent ensemble cette démarche, qu’elle soit civile ou religieuse.


Existe-t-il des unions libres, sans reconnaissance aucune, ni religieuse ni civile ? Y a-t-il des données statistiques sûres ?


Nous venons de l’affirmer en effet, mais ce serait sans doute du côté des notaires, en charge des contrats de « tontine » que prennent la précaution de conclure ces couples, qu’une approche statistique pourrait être faite, ou encore auprès de l’état civil, qui enregistre aujourd’hui les situations de cohabitation ou encore les reconnaissances en paternité.


Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale importante dans votre Église particulière ? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement ? Comment affronter cette réalité au moyen de programmes pastoraux adaptés ?


Même si les séparés et les divorcés remariés sont une préoccupation pastorale importante et qu’elle s’efforce souvent de tenir compte des souffrances vécues par certaines d’entre elles, cette préoccupation se trouve bridée du fait que ces personnes se sentent rejetées par l’institution.


Dès lors, les efforts pastoraux, qui se heurtent parfois, même si c’est moins fréquent aujourd’hui, à des incompréhensions voire à des rejets de certains chrétiens, n’ont que peu de possibilités de donner aux personnes concernées l’espoir d’une prise en considération par l’Eglise des réalités de leur situation.


Couples et Familles ne dispose d’aucune indication quantitative quant au nombre de ces personnes qui restent dans le champs d’activité de la pastorale de la famille.


Nous craignons par ailleurs que ce ne sont pas des « programmes pastoraux adaptés » qui sauraient mieux faire que les efforts consentis aujourd’hui, mais que ce sont les règles elles-mêmes qui ont à être repensées pour que de nouveaux programmes adaptés puissent être envisagés.


Dans tous ces cas, comment les baptisés vivent-ils leur situation irrégulière ? Ils en sont conscients ? Manifestent-ils simplement de l’indifférence ? Se sentent-ils écartés et vivent-ils avec souffrance l’impossibilité de recevoir les sacrements ?


Même s’il est vrai qu’avec l’usure du temps, certaines de ces personnes se réfugient dans l’indifférence, la réponse à la question précédente nous semble cerner les éléments de réponse à cette question-ci. Mais il importe de prendre conscience que, même lorsqu’elles en arrivent à de l’indifférence vis-à-vis de l’Eglise qui les considère en « situation irrégulière », bon nombre de ces personnes expérimentent que, par delà leur échec, une place peut exister pour un nouvel amour.


Par ailleurs, la situation est telle aujourd’hui, qu’il n’est pas exceptionnel que des personnes, qui ont connu un premier mariage « à l’église », à la demande de leur conjoint ou de sa famille, alors qu’eux-mêmes n’avaient pas la foi, ne découvrent leur « irrégularité » que dans la rencontre de la foi, et s’en sentent alors exclus.


Quelles sont les demandes que les personnes divorcées et remariées adressent à l’Église à propos des sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation ? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces situations, combien demandent ces sacrements ?


Nous ne sommes pas habilités à répondre quantitativement à cette question, mais la plupart de ces personnes, lorsqu’elles restent attachées à leur foi, souhaitent pouvoir retrouver l’eucharistie. Dans la pratique, un certain nombre d’entre elles estiment en conscience pouvoir transgresser les interdits ecclésiaux.


La simplification de la pratique canonique pour la reconnaissance de la déclaration de nullité du lien matrimonial pourrait-elle offrir une réelle contribution positive à la solution des problèmes des personnes concernées ? Si oui, sous quelles formes ?


Nous éprouvons le sentiment que cette question tente de nier les difficultés réelles de vie de couple des personnes qui se sont senties acculées au divorce, en renvoyant le problème à « une erreur de choix ». Bien des personnes divorcées ne sont pas prêtes à considérer que leur union n’aurait qu’à être gommée de leur réalité passée.


Nombre de personnes divorcées refusent en effet de renier leur première union, d’autant plus si des enfants en sont nés. Ce reniement qui prendrait forme de déclaration de nullité équivaudrait à leurs yeux à un manque de respect à leur ex-conjoint et éventuellement à leurs enfants.


Comment la miséricorde de Dieu est-elle annoncée aux personnes séparées et aux divorcés remariés; comment le soutien de l’Église dans leur cheminement de foi est-il mis en acte ?


D’une manière générale, la position considérée comme celle de l’Eglise, et souvent relayée par l’institution, amène les deux époux, ou au moins l’un des deux, à s’éloigner de la pratique religieuse, voire à perdre toute confiance en sa crédibilité.


Au sein même des églises locales, à considérer ce qui nous revient, une véritable pastorale d’accueil est pratiquée par quelques-unes d’entre elles. Dans d’autres on fait, au mieux, mine de ne pas savoir.


Les unions de personnes du même sexe


Quel est le comportement des Églises particulières et locales tant envers l’État promoteur d’unions civiles entre personnes du même sexe, qu’envers les personnes impliquées dans ce type d’union ?


Bien que les perceptions des uns et des autres peuvent grandement différer à ce propos, à notre connaissance, l’accueil pastoral de tels couples s’effectue en différents endroits, mais toujours de façon non-officielle.


Quelle attention pastorale est-il possible d’avoir envers des personnes qui ont choisi de vivre selon ce type d’unions ?


Sans doute celle d’accueillir la vérité d’un cheminement d’amour, même s’il est vécu à la marge du comportement majoritaire.


En cas d’unions entre personnes du même sexe qui aient adopté des enfants, quel comportement pastoral tenir en vue de la transmission de la foi ?


L’accueil de ces enfants comme de tout autre enfant.


L’éducation des enfants au sein de situations de mariages irréguliers


Quelle est la proportion estimée de ces enfants et adolescents dans ces cas par rapport à celle d’enfants nés et élevés au sein de familles constituées selon les règles ?


Quelle est la définition de ces « mariages irréguliers » ? Les « règles » de l’Eglise catholique sans doute, et non de la législation civile ou encore d’une autre religion.


Aucune idée sur le plan statistique mais, à notre sens, et en cohérence avec les réponses données ci-avant, il n’y aucun intérêt à « étiqueter » les enfants sur le plan pastoral.


Par contre, les personnes en charge de la catéchèse des enfants doivent être préparées à accueillir dans des groupes d’enfants qui vivent dans des familles à géométrie variable, des questions relatives aux situations différentes, que ces questions viennent d’enfants de « familles constituées selon les règles » ou non. Il n’y a pas lieu de répondre différemment aux uns et aux autres.


Dans quel état d’esprit les parents s’adressent-ils à l’Église ? Que demandent-ils ? Uniquement les sacrements ou également la catéchèse ?


Hormis les demandes générées par un comportement strictement sociologique, qui ne sont pas pour autant sans intérêt pour l’accueil pastoral, les parents qui demandent pour leurs enfants les sacrements souhaitent généralement une catéchèse qui les accompagne.


L’ouverture des époux à la vie


Quelle connaissance concrète les chrétiens ont-ils de la doctrine d’Humanae vitae sur la paternité responsable ? Quelle conscience a-t-on de l’évaluation morale des différentes méthodes de régulation des naissances ? Du point de vue pastoral quels approfondissements pourraient être suggérés à ce propos ?


Faisant suite à la sortie inopinée et plus que controversée de cette encyclique à l’époque, notre association, qui avait déjà, dès 1956 et à de nombreuses reprises au cours des années suivantes, appelé à une réflexion en profondeur – avec le Nihil Obstat ou l’Imprimatur des autorités ecclésiales d’alors, sur ce que nous appelions et appelons encore « parenté responsable » – nous ne percevons pas la pertinence de limiter cette responsabilité au seul père – peut-être avons-nous des a priori sur l’impact de cette encyclique.


Sous cette réserve, ce que nous croyons pouvoir constater, c’est que dans la toute grande majorité, les chrétiens lui ont largement tourné le dos, quand ils n’ont pas tourné le dos à l’Eglise. Leur référence est le corps médical, comme celle des non-chrétiens.


Lors de la sortie de l’Encyclique, la conférence épiscopale de Belgique, sans la désavouer, a renvoyé à la conscience des partenaires du couple. C’est, au mieux, ce que les chrétiens d’alors en ont retenu. Quand aux jeunes générations, elles ont cherché ailleurs à éclairer leur conscience.


Cette doctrine morale est-elle acceptée ? Quels sont les aspects les plus problématiques qui en rendent difficile l’acceptation par la plupart des couples ?


Non seulement elle n’est pas ou plus acceptée, mais elle n’est même plus prise en considération. Rien n’est « problématique » dans ce dont on ne tient aucun compte. Une réflexion sur le sens de la fécondité du couple, biologique ou non, est toujours bien accueillie, pour autant qu’elle tienne compte de tous les paramètres de la vie du couple et des partenaires qui le composent.


Par ailleurs, si la plupart des chrétiens de ce temps souhaitent des lieux pour réfléchir et pour éclairer leur conscience, ils ne sont plus prêts à accepter de se voir dicter, par qui que ce soit, la manière dont ils doivent concevoir et construire leur vie. De plus, comme les non-chrétiens, ils ne s’attendent plus à ce que l’Eglise catholique puisse encore leur apporter un éclairage crédible dans le domaine de la sexualité, et donc de la fécondité biologique.


Quelles méthodes naturelles sont promues par les Églises particulières pour aider les conjoints à mettre en pratique la doctrine d’Humanae vitae ?


Nous pensons qu’en dehors de cercles restreints qui ne sont pas pour autant reliés à des églises particulières, et qui promeuvent un comportement d’abstinence périodique en fonction de l’observation plus ou moins crédible de la période de fécondité de la femme, les églises ne se hasardent plus trop sur ce plan.


Quelle est l’expérience sur ce thème dans la pratique du sacrement de la réconciliation et dans la participation à l’Eucharistie ?


Il va de soi que nous n’avons aucune idée en ce qui concerne le sacrement de réconciliation. De ce qu’il nous semble pouvoir constater à propos de l’eucharistie, les chrétiens qui ne se sont pas éloignés de la pratique s’en tiennent à ce qu’ils estiment pouvoir vivre selon leur conscience éclairée.


Quels contrastes apparaissent-ils à ce propos entre la doctrine de l’Église et l’éducation civile ?


Non pas des contrastes, mais des nuances peut-être sur le plan des liens affectifs. Si de fait, la référence chrétienne n’est plus, voire n’a jamais été « Humanæ Vitæ », la question n’a évidemment d’objet que sur d’autres références évangéliques quant à l’amour des couples. Vu sous cet angle, la question se pose de savoir si « l’éducation civile » est à opposer à une doctrine de l’Eglise, quelle qu’elle soit, ou si les chrétiens ne devraient pas s’engager dans la société civile, et pour partager ce en quoi ils croient, et pour recevoir des autres l’éclairage des valeurs dont ils tiennent compte.


Comment promouvoir une mentalité plus ouverte envers la natalité ? Comment favoriser la croissance des naissances ?


Cette double question posée ainsi sans nuances nous paraît hors de toute conscience de ce qui se pose au monde d’aujourd’hui, mais nous paraît aussi se fonder sur une conception qui ne voit que la procréation comme justification d’une vie de couple, voire de sa vie sexuelle.


Sur le plan de la natalité en général, elle semble ne tenir pour rien le fait que chaque jour, le chiffre différencié entre naissances et morts est de l’ordre de 200 000. Ne pas même évoquer la question, et dès lors éviter de s’interroger sur le lien de cause à effet entre démographie et développement nous a paru de l’ordre du déni, qu’il soit ou non conscient.


Sur le plan de la « croissance des naissances », la poser dans des régions dans lesquelles des milliers de femmes doivent faire face à des grossesses multiples et successives encore, ne risque-t-il pas de leur apparaître, ainsi qu’à celles qui se sentiront solidaires avec elles, comme une nouvelle preuve que l’Eglise catholique ne les considère que comme « reproductrices ».


Dans des régions à faible natalité, peut-être que plutôt d’incriminer « une mentalité », s’agirait-il d’en analyser les causes en profondeur. Ne découvrirait-on pas, dans la plupart des cas, une organisation civile qui ne prend pas ou pas suffisamment en compte le légitime désir des femmes de participer pleinement dans tous les secteurs de la vie professionnelle, économique et sociale ?


Ce qui nous étonne par ailleurs, c’est que la fécondité du couple n’est considérée que sous l’aspect de reproduction biologique. N’a-t-il donc rien à apporter en termes de fécondité sociale et ecclésiale ? Et les couples inféconds biologiquement sont-ils à négliger ?


Le rapport entre la famille et la personne


Jésus-Christ révèle le mystère et la vocation de l’homme : la famille est-elle un lieu privilégié pour que ceci arrive ?


Le lien que fait la phrase entre Jésus-Christ et la famille ne cherche-t-il pas à induire la réponse ?


Il faut avoir vécu dans certaines familles « constituées selon les règles » pour avoir appris que, comme la langue d’Esope, la famille peut-être la pire et la meilleure des choses.


Il n’en est pas moins vrai que l’enfant, et donc le futur adulte, s’épanouira et se structurera d’autant mieux qu’il se sentira accepté et aimé par celles et ceux qui l’entourent. En cela, la « famille », au sens large du terme, est le lieu où les liens se construisent. C’est le témoignage de vie des adultes, plus que les discours, qui permettra le mieux aux enfants de s’ouvrir à Jésus-Christ.


Quelles situations critiques de la famille dans le monde d’aujourd’hui peuvent-elles devenir un obstacle à la rencontre de la personne avec le Christ ?


A quoi cette question cherche-t-elle à faire allusion ? Que seuls les couples qui durent sont susceptibles de rencontrer le Christ ?


Et par ailleurs : « obstacle » entre qui et le Christ ? Les enfants ? Les partenaires du couple ?


Et quid de la Samaritaine, de la femme adultère, et même des disciples de Jésus qui plaquaient tout pour le suivre ?


Dans quelle mesure les crises de foi que les personnes peuvent traverser ont-elles une incidence sur la vie familiale ?


De multiples scénarios pourraient se construire sur ce thème, en fonction du milieu familial global, de la place que prenait la foi et ses répercutions sur la vie du couple et sur celle du cercle familial nucléaire.


Et pourquoi ne pas renverser la question « dans quelle mesure une conversion peut-elle avoir une incidence sur la vie familiale » ? Là aussi, mille et un scénarios possibles.


Autres défis et propositions


À propos des thèmes traités dans ce questionnaire, y a-t-il d’autres défis et propositions que vous considérez comme urgents ?


Défi des plus urgent : rendre sa crédibilité à la parole de l’Evangile, qui parle d’accueil des petits et des marginaux.


Le chemin pour y parvenir ne serait-il pas de laisser au débat citoyen, mais en nous y engageant dans l’esprit évangélique, les garde-fous et les lois et règles morales ? Non que nous n’aurions rien à y dire, au nom même de ce que nous croyons comprendre du message du Christ, mais avec l’humilité de celles et ceux qui cherchent et non les certitudes de celles et ceux qui ont tout compris.


Notre apport et notre différence, c’est ce que nous croyons comprendre de la parole de Jésus. Sur la base de cette affirmation première, si elle est accueillie et respectée, et de celle des autres qui, dans la société humaine, s’appuient sur d’autres références que nous et que nous accueillerions et respecterions de même, de rechercher ensemble, dans un ouvrage à remettre sans cesse sur le travail, à dégager les règles les plus humaines d’un vivre ensemble.


Et la suite ?


Les réponses ont été multiples et transmises au Vatican de manières parfois fort différentes. Il n’empêche qu’elles pourraient avoir créé un certain malaise, ou mieux, conduire à une prise de conscience. C’est ainsi que le secrétaire général du Synode des évêques, Lorenzo Baldisseri, se dit interpelé sur l'« urgence à prendre conscience des réalités vécues par les gens et à reprendre le dialogue avec ceux qui se sont éloignés de l’Eglise ».


Tous les cardinaux ne l’entendent toutefois pas ainsi semble-t-il. C’est ainsi que le cardinal Muller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, se plaignant de la méconnaissance à ses yeux des valeurs des positions du Magistère, a déclaré que ce n'est pas parce que les gens ne comprennent pas la parole de Jésus que cela signifie qu'elle puisse ou doive être changée. Et voilà les positions du Magistère devenues la parole même de Jésus. Cela promet quelques échauffourées synodales.


Peut-être pourrait-on aussi interroger les prises de parole du pape François dans ce contexte.


Prévenait-t-il ces affrontements, et annonçait-il peut-être même la piste de leur solution, dans les quelques mots prononcés lors de l’Angelus du 23 février dernier ? S’appuyant sur St Paul qui affirme en 1 Co 3,23 : « Que nul ne se glorifie dans les hommes ; car tout est à vous… » il interroge : « Pourquoi l’apôtre dit-il cela ? Parce que le problème que l’apôtre doit affronter est celui de combats de chef dans la communauté de Corinthe ». Or, précise-t-il, la communauté ne leur appartient pas, mais ce sont eux qui appartiennent à la communauté, et la communauté, toute entière, appartient au Christ. Et François de poursuivre : « Il découle de cette appartenance que, dans les communautés chrétiennes – diocèses, paroisses, associations, mouvements – les différences ne peuvent pas contredire le fait que nous tous, par le baptême, nous avons la même dignité… », et de conclure : « Ceux qui ont reçu un ministère de guide, de prédication, d’administration des sacrements, ne doivent pas se considérer comme les propriétaires de pouvoir spéciaux, des patrons, mais se mettre au service de la communauté, en l’aidant à parcourir avec joie le chemin de la sainteté. »


Et, qui sait, la position de la conférence épiscopale de Belgique qui, en 1968, plutôt que de désavouer l’encyclique Humanæ Vitæ, s’en remit à la conscience éclairée de chacun, pourrait-elle se rappeler aux bons souvenirs des cardinaux [2].

 

 

 

 

 


 

[1] L’association a été fondée en 1937 par d’anciens Jocistes souhaitant poursuivre leur méthode de réflexion commune face aux nouvelles questions qu’ils rencontraient dans leur vie conjugale et familiale.
[2] Texte rédigé par Jean Hinnekens. Les réponses au questionnaire préparatoire au synode sur la famille ont été rédigées suite à une réflexion avec Laurianne Rigo et José Gérard. Une fois rédigé, ces réponses ont été soumises à tous les membres du comité de rédaction, qui pouvaient y proposer des amendements ou corrections. Ceux qui le souhaitaient ont cosigné le document qui a été renvoyé aux évêques de Belgique.

 

 

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