Au même titre que la famille ou l’amour, l’amitié occupe une place centrale dans nos vies. La preuve, le contexte particulier lié à la pandémie de Covid-19 nous a amputé d’une partie de nos liens d’amitié et ce manque s’est tout de suite fait ressentir... Être en relation avec les proches qui composent notre « bulle » ne suffit pas. Les amis, les copains, les potes font partie de nos vies. En fait, ils ajoutent de la vie à nos existences. Difficile de trouver des alternatives à la hauteur de l’atmosphère joviale ressentie lors de réunions amicales... En attendant « un retour à la normale », les liens amicaux s’entretiennent différemment: via écrans interposés ou au grand air à visages masqués par exemple.

Même si l’amitié ne se conçoit pas de la même façon par tous – une confusion pouvant exister entre les concepts difficilement définissables de l’amitié, de la camaraderie, et même de l’amour – les relations qui composent notre entourage ne sont pas à hiérarchiser car toutes peuvent être, à leur façon, sources de soutien pour traverser les épreuves qui jalonnent un parcours de vie, mais aussi des lieux propices au partage, à l’échange, à l’épanouissement. Pour les plus jeunes aussi, les liens amicaux sont essentiels. C’est d’ailleurs le cas tout au long de notre histoire. Que l’on soit enfant, adolescent ou plus âgé ; voire, très âgé, même si les amitiés se vivent différemment, elles contribuent à notre développement, à donner du sens à notre vie.

Ainsi, prendre le temps de réfléchir à la place qu’occupent les amis dans nos vies et celle de nos enfants pour en comprendre les impacts au niveau individuel et collectif semble indispensable. Abordée sous l’angle des couples et des familles, cette thématique ouvre la porte à de nombreuses questions qui ont guidé les réflexions proposées dans cet ouvrage. Que penser de la sexualité entre amis ? Quelle place laisser à l’amitié en dehors du couple ? Les femmes et les hommes sont-ils amis différemment ? Comment accompagner les enfants dans la découverte de l’amitié ? Les politiques publiques ne devraient-elles pas s’emparer de la question de l’aménagement du temps et d’espaces pour favoriser la création de liens ?