Analyse 2006/14

Cet article synthétise le travail d’analyse d’un groupe d’échange au départ du livre du philosophe Jean-Michel Longneaux "L’expérience du mal".


Des outils de formation pour mieux comprendre et mieux faire face au mal


La souffrance, la douleur, le mal sous toutes ses formes et dont regorgent les informations déversées par les médias, mais auquel nous sommes inévitablement confrontés dans notre quotidien de manière plus ou moins supportable, nous pose à toutes et à tous question.


Y réfléchir n’est pas un luxe, c’est une nécessité si nous voulons vivre avec lui et au-delà de lui, puisque rien ne permet d’espérer y échapper. Encore faut-il, pour pouvoir le faire valablement, des outils de travail qui permettent de ne pas s’égarer dans des chemins qui peuvent bientôt s’avérer des fuites d’une réalité qui peut parfois sembler insupportable. Il faut des clés d’entrée pour mieux comprendre nos réactions et nos capacités de surmonter les épreuves et de lutter contre le mal, même si sa présence en nous et autour de nous est inéluctable.


L’opuscule du philosophe Jean-Michel Longneaux, qui collabore régulièrement avec notre association sur le plan de la réflexion et de la formation, nous semble un outil de ce genre. Aussi, dans la mesure où il nous a fortement interpellés, nous en avons réalisé une analyse et y avons apporté nos propres interrogations et nos propres remarques. Puisse celle-ci, seule ou en appui à une lecture personnelle ou collective de cet ouvrage, conduire à une approche plus sereine de cette réalité qui nous effraye ou nous taraude.


L’ouvrage de Jean-Michel Longneaux est composé de six chapitres denses et brefs - l’ensemble de l’ouvrage ne fait que 70 pages de petit format -, dont les titres jalonnent avec clarté le parcours auquel nous sommes invités :

  • Pourquoi une réflexion sur le mal ?
  • Mal subi et mal commis
  • Au coeur du mal
  • Les réactions face au mal
  • Des illusions mises à mal
  • Accepter le mal ?


Nous les avons conservés comme sous-titres de notre propre démarche. D’abord parce que celle-ci s’est faite dans le sillage de la lecture de l’ouvrage, ensuite et surtout, parce qu’ils structurent la réflexion d’une manière qui nous est apparue éclairante.


Pourquoi une réflexion sur le mal ?


Dans le premier chapitre, l’auteur affirme : « Une philosophie pertinente du mal est toujours une philosophie du survivant [1] » , ce qui implique du fait même, à ses yeux, la vacuité de toute pensée à ce propos, de celui qui n’aurait pas souffert.


Mais toute vie comporte-t-elle une part de souffrance ? Nous serions tentés de croire que ces propos d’introduction devraient être nuancés.


De quel mal parle-t-on ? L’exemple que Jean-Michel Longneaux donne de la torture - qui mêle douleur et souffrance subies d’autrui ou causées à autrui -, limite intrinsèquement toute philosophie du mal, puisqu’il implique que seul un « déjà torturé » peut entendre valablement, c’est-à-dire « dans ses tripes », le récit d’une torture. Mais n’est-ce pas affirmer du même coup que ce « déjà torturé » ne pourrait ressentir, « dans ses tripes », la souffrance de parents qui perdent un enfant, s’il n’est pas passé lui aussi par cette épreuve ?


Le mal est un concept qui recouvre une multitude de douleurs et de souffrances physiques, psychiques et morales. Impossible de n’en subir aucune mais, d’en avoir subi une seule permettrait-il de pouvoir parler valablement de toutes les autres ?


Il n’est pas contestable que d’être passé par le feu d’une épreuve est une expérience dont seul peut parler et témoigner celui qui l’a traversée : personne ne la traversera jamais comme lui. Il y va de cela comme de toute expérience humaine : pas une qui soit en tous points semblable à une autre, ne serait-ce que par l’unicité de celui ou de celle qui la vit.
Mais en ce qui concerne le mal souffert et subi, n’est-il pas pertinent de considérer qu’une certaine empathie avec la souffrance d’autrui permet d’accéder à cette qualité d’écoute de ce qui en est dit, et qui permette que le récit « prenne aux tripes » ?


Il peut certes y avoir une réelle suffisance prétentieuse à parler du mal et de la souffrance sans avoir « fait corps », dans cette qualité d’écoute-là, avec les témoignages de personnes qui ont souffert, mais cela implique-t-il qu’une philosophie du mal ne peut être pensée que par quelqu’un qui a traversé toutes les souffrances du monde.
Peut-être y a-t-il effectivement lieu de s’interroger sur la pertinence de notre si nous n’avons pas nous-mêmes traversé une de ces souffrances qui, comme l’auteur l’écrira plus avant, « provoque une rupture dans la vie » ?


Mal subi, mal commis


Ce deuxième chapitre ne nous a pas posé questions. Il répond même partiellement à celles que posait le premier. D’emblée , il affirme : « Le mal n’existe pas. Ni le mal général, ni le mal radical ou absolu. N’existent en réalité que des expériences particulières, subjectives, du mal [2] ». C’est précisément à ce constat qu’aboutissait notre réflexion sur le premier chapitre.


Il aborde ensuite deux faces de cette subjectivité : le mal subi et le mal commis. Il tente alors de faire le pas de recul de la phénoménologie : qu’est-ce qui se manifeste ? Il y découvre, comme le dit par ailleurs Arnaud Desjardins [3] , qu’au moment où l’homme commet un acte, à ses propres yeux, il est justifié de cet acte. Bien et mal s’y confondent.
Et Jean-Michel Longneaux de se demander : « Si l’on dit que pour être désiré, le mal doit se faire passer pour un bien, n’est-ce pas parce qu’il n’y a que le bien qui pousse à l’action ? [4] » . Il poursuit : « Si nous sommes tous capables du pire, c’est que nous ne sommes jamais motivés que par le bien ». Dans nos représentations intérieures, quand nous pensons à la souffrance, nous nous voyons comme victime possible. Si nous pensons au mal commis, c’est le plus souvent à un autre, virtuel, que nous pensons. « Notre vie ne sait être qu’affirmative » insiste-t-il [5].


C’est dans la culpabilité et le remords, souffrances elles aussi, que se dévoilent le « mal commis, non seulement en raison des conséquences possibles de ce mal, mais surtout d’en avoir été l’auteur [6] ».


Dans le feuilleton populaire « Plus belle la vie », qui propose de suivre au jour le jour les relations entre les habitants d’un quartier de Marseille, un jeune dont la compagne a été tuée par un pervers a eu celui-ci au bout de son arme, lui a tiré une balle dans la cuisse pour se défendre puis, ensuite, incité par le pervers lui-même, il le frappe violemment au niveau de la blessure, par vengeance et par rage. Le pervers lui fait alors remarquer le plaisir qu’il prend dans cet acte et, il lui dit : « Tu vois, tu es comme moi ».


Plus tard, dans les bras de sa mère à qui il se confie, ce qui torture le jeune, ce n’est pas la souffrance qu’il a causée, mais le fait qu’il en a été capable et que, peut-être, il est aussi pervers que ne l’était et que le disait cet homme qu’il a volontairement frappé au niveau se sa blessure. Au moment où il posait cet acte, comme le souligne phénoménologiquement Jean-Michel Longneaux, « il était foncièrement positif et affirmatif », mais ce moment passé, il ne l’est plus. Et l’auteur d’ajouter : « Ce n’est pas parce qu’une action est mauvaise qu’on se sent coupable, mais c’est parce qu’on se sent coupable qu’après coup, l’action elle-même est jugée mauvaise [7] » . Et de conclure : « Le mal est toujours subi ».


Qui n’a pas été chagriné à ce propos, par exemple, par les missions de résistances dans les films relatant la guerre 40-45, dans ces séquences qui voyaient tuer froidement, dans le dos, à l’arme blanche, des soldats allemands qui étaient de garde. Elles nous étaient montrées comme des actes héroïques, et elles l’étaient en quelque sorte. Mais en quoi différaient-elles du même acte que poserait un voleur qui surprend un gardien dans la banque qu’il va dévaliser ? Et le terroriste kamikaze qui offre sa vie pour la cause dans laquelle il croit : un héros ou un barbare ? Où donc se cache le mal ?


Une question toutefois à propos de l’allusion que fait clairement l’auteur à la prière chrétienne du « Notre Père » lorsque, après avoir affirmé qu’ « une action est toujours une affirmation de soi », il poursuit : « Il est donc absurde de parler, dans ce sens-là en tout cas, de la tentation du mal. Il est tout aussi absurde de croire que l’on puisse succomber au mal : il est tout simplement impossible de faire le mal pour le mal ». « Ne nous laisse pas succomber à la tentation, mais délivre nous du mal » fait dire cette prière. La voilà donc ... mise à mal ?


Par curiosité et par souci de mieux comprendre, celles et ceux qui ont travaillé cet opuscule sont allés vérifier ce que disent en réalité les évangiles.


En Matthieu 6, 9-13 comme en Luc 11, 1-4, suivant les traductions classiques, il est demandé au Père de ne pas soumettre l’humain à la tentation, et seul Matthieu ajoute de demander, à l’opposé, de le délivrer du Mauvais. André Chouraqui, qui essaie de traduire au plus près du texte grec, traduit pour Matthieu : « Ne nous fais pas pénétrer dans l’épreuve, mais délivre-nous du criminel », et pour Luc : « Et ne nous fais pas pénétrer dans l’épreuve ! ». Voilà une traduction qui correspondrait bien mieux à l’approche que Jean-Michel Longneaux fait du mal.


Cette lecture du deuxième chapitre de l’ouvrage de Jean-Michel a fait par ailleurs écho à la publication très médiatisée - prix de l’Académie Française, prix Goncourt quelques jours plus tard - du livre de Jonathan Littell : « Les Bienveillantes ». Plus de 900 pages du journal intime imaginaire d’un bourreau nazi. La question du mal posée à son paroxysme. De sa lecture, comment ne pas éprouver un mal-être en effet, du même type que celui de ce jeune personnage virtuel de « Plus belle la vie » ? La meilleure expression de ce mal-être éprouvé à cette lecture, nous a été rapportée dans le site web d’une certaine Adeline Donner. Dans une recension qu’elle donne de cet ouvrage, elle termine par ces phrases : « D’où le malaise profond ressenti au bout de quelques pages de lecture, la sensation d’entrer dans une zone effrayante de ma propre conscience. Tout le monde se demande pour la galerie ce qu’il aurait fait en de telles circonstances, en pensant in petto, que jamais il n’aurait pu devenir ça. Ce que Littell nous dit dans ce livre, c’est que ça n’est jamais bien loin de nous. »


Le pis, et c’est ce que suggère ce chapitre de Jean-Michel Longneaux, c’est que ce délire serait vécu par ses auteurs comme un bien. Cela explique peut-être, mais cela donne froid dans le dos.


Nous sommes toutefois restés sur des questions à ce propos. D’où vient et comment peut-il se faire que, dans notre imaginaire ou dans notre mise en présence du spectacle, réel ou fictif du mal, il puisse nous arriver d’être subjugués par lui ? Pourquoi la violence, cette énergie qui nous habite toutes et tous, nous pousse-t-elle parfois, ou pousse-t-elle en tout cas certains, à imaginer le mal gratuitement, presque comme divertissement ? Se peut-il dans ces cas, comme semble l’affirmer Jean-Michel Longneaux, que « le mal se fasse passer pour un bien » ? Peut-être que, comme le suggère Arnaud Desjardins, celui qui agit ainsi se justifie-t-il, ou ne pense-t-il qu’au plaisir qu’il en éprouve ? Mais d’où nous viendrait alors ce sentiment de plaisir de faire souffrir autrui ? De la puissance que je prends sur lui ?


Au coeur du mal


Le troisième chapitre n’a pas entraîné dans le groupe de discussions ni d’échanges particuliers, mais ce qui y a été essentiellement retenu, c’est que :
le mal « se présente toujours comme ce qui vient interrompre le cours de l’existence [8] ». Subi ou commis - dans le remord pour ce dernier -, il est une coupure dans laquelle nous sommes plongés sans recul possible, nous sommes dedans radicalement, nu, seul, sans passé et sans avenir, il est « l’instant d’éternité insupportable [9] » ;
il n’est toutefois pas une simple parenthèse : rien ne sera jamais plus comme avant. C’est une expérience indélébile ;
l’interruption absolue de cette vie-là, à ce moment-là, il est pourtant relatif à cette existence personnelle-là et recevra dès lors d’elle, sa signification comme son intensité ;
l’intensité d’un bonheur ou d’une jouissance peut atteindre des effets analogues mais de « tonalité affective » d’une autre consistance, d’un autre ressenti. Le mal l’est comme quelque chose « qui ne devrait pas être », qui est de l’ordre de l’insupportable absolu [10] ;
ponctuellement « rien que souffrance », « on n’en finit pas de vouloir en finir » avec ce « non-sens » qui vient briser le sens de la vie [11] . Lorsqu’on en revient, on « revient à la vie » qu’on n’a pourtant pas quittée, tant on était forcé à se tenir au plus près d’elle. Souffrance enfin réduite au silence ;
l’expérience du mal se fait toujours dans la passivité. Elle est subie, hors de tout vouloir ou non vouloir [12]. Toutefois, comme elle nous ramène radicalement à nous-mêmes, sa force ne saurait venir de nous. « Bien que subjectif, il déborde notre subjectivité. Le mauvais est toujours un autre [13] » .


Les réactions face au mal


Dans le quatrième chapitre, Jean-Michel Longneaux aborde les quatre réactions qui sont les quatre étapes psychologiques par lesquelles passe celui qui est confronté au mal :

  • le choc - stupeur devant l’insoutenable - ;
  • le déni - fuite devant l’inacceptable - ;
  • la révolte - accusation devant l’injustifiable - ;
  • la dépression- désespérance face à l’incontournable.

 chacune de ces étapes, la philosophie a apporté ses tentatives de se réapproprier le mal sur le plan de la pensée, ce qu’illustre l’auteur pour chacune d’elles.
Chacun s’est retrouvé dans cette approche psychologique et concrète des réactions causées par le mal et la souffrance, du deuil notamment. Frappé de stupeur par ce qui nous arrive, notre premier réflexe est en effet de le nier : « Ce n’est pas vrai » crie-t-on alors même que nous savons que plus rien n’est à faire que de subir, avec le sentiment qu’il n’est pas juste que ce soit sur nous que s’abatte la catastrophe.


Tout le monde serait-il confronté par contre à la dépression ? Tout le monde en est certes menacé, mais tout le monde doit-il la traverser ? Les expériences du malheur partagées n’ont pas toutes été ressenties comme menant à une période de dépression.


Jean-Michel Longneaux affirme que ces quatre étapes sont « transitoires mais nécessaires pour celui qui cherche à se réapproprier ce qui lui arrive [14] ». Si nous avons été convaincus de cette affirmation pour les trois premières, il n’en a pas été de même pour la dépression, à laquelle certains nous semblent pouvoir échapper grâce à l’intégration qu’ils ont faite au plus intime d’eux-mêmes, que l’inattendu, même le plus douloureux faisait potentiellement partie de la vie, de leur vie. Son acceptation, avant même qu’il ne survienne, ne leur évite ni le choc, ni le déni, ni même la révolte, mais même ces trois premières étapes s’en seraient trouvées raccourcies voire allégées, et il leur aurait épargné la dépression. D’être ainsi évitée dans certaines conditions n’en nie toutefois en rien la menace et la réalité, dans de très nombreuses confrontations à l’expérience du mal.


Des illusions mises à mal


Pour l’essentiel, nous avons relevé de ce chapitre que :

  • C’est le désir de toute-puissance et d’innocence absolue que le mal met en cause, c’est-à-dire de rêve que notre vie soit tout entière conforme à notre conscience, à notre raison et à notre volonté [15] ;
  • l’évidence que notre existence est relation a autrui est également mise à mal par la démonstration que nous fait le mal - mais aussi les surprises heureuses - qu’entre moi et autrui, il y a un abîme irréductible [16] ;
  • nos désirs ne sont que des désirs et non des réalités, de sorte que ce sont nos conceptions même du sens de la vie que le mal met en cause : rien ne nous est dû [17].


Nous ne sommes pas maîtres de notre vie, nous ne saurions vivre en communion parfaite avec celles et ceux que nous aimons et le bonheur ne nous est pas dû, voilà ce que le mal nous fait toucher du doigt. Telles sont pourtant les convictions naturelles qui nous habitent. Finitude, solitude et incomplétude, telles sont toutefois ce qui forge notre réalité. L’irruption du mal - comme du bien d’ailleurs - nous en témoigne.


Renoncer aux illusions ne va pas de soi d’où, face au mal, les réactions de choc, de déni, de révolte et de dépression analysées dans le chapitre précédent, étapes à dépasser, dans la mesure où elles sont « signes de notre impossibilité actuelle à accepter ce que nous sommes vraiment [18] », mais aussi sources de souffrance de ne pouvoir nous accepter comme nous sommes. Or, à nous révolter contre cette souffrance, nous courons le risque de répéter le mal, c’est-à-dire de vouloir « restaurer » ce que nous croyons avoir été et qui ne sera pourtant jamais. « Lost paradise, paradis perdu » !


Accepter le mal ?


Dans le dernier chapitre de ce travail, Jean-Michel Longneaux, sur base de la constatation faite que le mal entraîne une prise de conscience et donc la capacité de prise en compte par l’humain de sa finitude, de sa solitude et de son incomplétude, se confronte à la conclusion que pourrait suggérer cette constatation : le mal est en définitive un bien .


Il n’en est rien affirme-t-il, bien au contraire. Le mal est certes inhérent à la vie, mais « ce que veut la vie en nous, c’est de lutter contre lui auquel elle est inévitablement exposée [19] ». En cela, l’éducation, qui exige des enfants efforts et frustrations utiles et nécessaires, de même que l’entraînement, des sportifs par exemple, ne sont en rien un mal qui fortifierait et donc un bien. En tout état de cause, nous avons raison de vouloir que cesse le mal ainsi que la culpabilité. Leur exaltation est perverse.


Ce n’est pas du mal que se nourrit la vie, mais de la lutte qu’elle lui oppose, de ce désir en nous d’être heureux et de rester intacte, source du goût d’entreprendre, « précisément parce que rien ne nous est dû ».


Que conclure d’une manière générale et, plus, pour le travail d’éducation permanente d’une association tgelle que "Couples et Familles", dans sa construction et dans l’utilisation des outils qu’elle propose ? Que « le mal qu’on se donne » pour réaliser quelque chose n’est pas un bien en soi, mais le constat que c’est toujours de le traverser qui permet d’accéder sinon au bien, à tout le moins au mieux à notre estime. Au-delà, il importe de lutter contre toutes les formes de souffrance, d’où qu’elles puissent venir.


Nous nous sommes demandés toutefois si toute sensation de pénibilité pouvait ainsi êtres analysée sous un seul et même concept philosophique. La perte d’un proche, la douleur causée par une maladie ou un accident, la torture physique ou morale subie ou imposée, l’effort fourni ou demandé pour obtenir un résultat, tout cela est-il à ce point de même nature que pour être approché avec les mêmes clés d’analyse ? Des racines similaires certes, mais des vécus et des conséquences tellement dissemblables.


Il n’empêche que cette courte introduction à la question du mal permet un travail de réflexion et de formation non négligeable. C’est un outil de formation qui, abordé seul ou mieux encore, au sein d’un petit groupe, est susceptible non seulement de faire sens, mais d’ouvrir autrement les yeux sur nous-mêmes et sur les autres, par-delà les souffrances auxquelles nous sommes et auxquelles ils sont confrontés.


Références et outils complémentaires pour aborder cette question :
1. « L’expérience du mal », Jean-Michel Longneaux, 2004.
2. « La voix du cÅ“ur », Arnaud Desjardins, La Table Ronde, 1987.
3. "Les bienveillantes", Jonathan Littell, Gallimard, 2006.
4. « L’épreuve », Maurice Bellet, Desclée de Brouwer, 1988.

 

 


[1] p.10
[2] p.13
[3] « Aucun homme n’agit sur le moment s’il ne se sent pas justifié à agir comme il le fait. Chacun agit parce qu’au moins au moment où il accomplit l’action, il se sent justifié, sinon il ne l’accomplirait pas » : Arnaud Desjardins dans « La Voie du CÅ“ur », éditions « La table Ronde », page 75.
[4] p.19
[5] p.23
[6] p.24
[7] p.25
[8] p.27
[9] p.28
[10] p.32-33
[11] p.34
[12] p.35
[13] p.36
[14] p.48
[15] p.52
[16] p.54-55
[17] p.58
[18] p.61
[19] p.66

 

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