Analyse 2009-16

Avec la crise financière, les ménages belges sont devenus frileux, un oeil toujours rivé sur leur portefeuille. Les vacances annuelles en prennent un coup. Pour le bien de la famille, il est pourtant important de pouvoir se ménager des temps de repos. Alors où partir pour pas cher cet été ? Quelques conseils sur les destinations à privilégier et sur les moyens de voyager à moindres coûts.

 


Moins d’argent, moins de tourisme ! Avec la crise financière, les familles belges ont décidé de faire des économies sur leur budget « vacances ». Un sondage réalisé il y a un an par la Dernière Heure montre que 75 % des personnes interrogées ont aujourd’hui l’impression de pouvoir se permettre beaucoup moins de choses que par le passé. Hausse du pouvoir d’achat et crise financière combinées, les ménages belges ont décidé de faire des économies en diminuant certaines de leurs dépenses. Lesquelles ? Les coûts liés aux restaurants et aux cafés (56 %), aux vêtements (44 %), aux vacances (43 %) et à l’achat de CD ou de DVD (40%).


Les vacances familiales constituent des moments d’échanges importants


Pourtant, les vacances familiales sont le lieu et le temps où parents et enfants ont l’occasion de se rapprocher, d’échanger de nombreuses choses, de nouer des liens particuliers. On remarque que les souvenirs familiaux des enfants sont souvent attachés à des moments de vacances passés ensemble. Pendant ces périodes, parents et enfants  décrochent du travail, de l’école et du quotidien pour pouvoir discuter et sortir ensemble. Il y a un échange qui se crée dans un autre contexte que celui de la vie de tous les jours, qui se résume bien souvent à « métro-boulot-dodo ».


La crise financière a coupé les ailes au tourisme cet été


Mais depuis l’arrivée de la crise financière, les gens ont les yeux rivés sur leur budget. Les vacances, qui ne constituent pas un bien de première nécessité, en font largement les frais. Cette année, les traditionnelles destinations de vacances européennes ont été en mal de visiteurs étrangers. La chute aura été brutale en France, pays qui attire le plus de touristes étrangers dans le monde, avec 79,3 millions de visiteurs en 2008. Au cÅ“ur de l'été, en juillet et août, la baisse des touristes étrangers a été évaluée à 30% par le gouvernement, après un recul de 15,5% sur les cinq premiers mois. Première rivale de la France, l'Espagne s'en sort un peu mieux, avec un recul des visiteurs étrangers estimé à 10% pour l'été, et une baisse limitée à 11,4% sur les six premiers mois. En Italie, les professionnels tablent sur un recul de 8,3% des arrivées de touristes étrangers entre mai et octobre. (1) La crise a donc eu un effet sur la manière dont les vacanciers ont dépensé leur argent cet été. D'une part, En Belgique, les hôtels n'ont que rarement été complets. D'autre part, les restaurateurs ont constaté que les touristes consommaient moins que les autres années. Ces derniers ont cependant remarqué une présence plus accrue d'autochtones, ce qui laisse supposer que les Belges sont restés sur leurs terres durant l'été. Il n’y a donc pas à se plaindre, la saison touristique a donc été bonne en Wallonie. Cependant, alors que la météo était au beau fixe, le bilan est « satisfaisant » et non pas « brillant ».


Les agences de voyages sont anormalement calmes


« Le mois de novembre est anormalement calme », explique Nadia Hamlili (2), agent de comptoir d’une agence de voyage. « Les mois de septembre et d’octobre sont toujours plus tranquilles. Mais en novembre, les brochures consacrées aux vacances d’été arrivent dans les agences. Chaque année, les clients se ruent sur ces brochures, pour profiter des réductions qui leurs sont octroyées jusqu’à fin décembre, avant l’arrivée des catalogues définitifs de l’été. » Aujourd’hui, les clients se font plus rares, et personne ne se bouscule aux portes de l’agence. De plus, lorsqu’ils viennent réserver des vacances, les consommateurs font maintenant attention au moindre détail. « Ils analysent tout, sont très pointilleux, insistent sur chaque zone d’ombre. De nombreux clients veulent, par exemple, savoir si un all-in sera vraiment rentable jusqu’au bout, et s’ils ne devront pas encore dépenser de l’argent sur place. »  Les produits qui résistent le plus à la crise sont les produits de luxe. « Les personnes qui disposent d’un budget plus élevé continuent à réserver de gros voyages, comme ils le faisaient déjà auparavant », remarque Nadia Hamlili. « Ce type de clients privilégie les destinations lointaines, comme l’Inde. Ils y font des séjours beaucoup plus longs que la moyenne. »  


Aujourd’hui on se rend plus près, pour dépenser moins


En fait, les produits les plus touchés par la crise financière concernent le milieu de gamme. Le nombre de voyages oscillant entre 2.000 et 3.000 € recule fortement. Certaines personnes qui, auparavant, partaient deux à trois fois par an ont décidé de réduire leurs vacances. La crise les a rendus plus frileux pour la réservation des sports d’hiver, par exemple. De plus, pour ce type de produits « milieu de gamme », les séjours lointains souffrent plus que les destinations proches. On se rend plus près pour dépenser moins.


A découvrir : la Tunisie et le Portugal


Alors où se rendre en vacances pour conserver la notion de dépaysement tout en  bénéficiant d’un bon rapport qualité/prix ? En Tunisie. Il s’agit d’un pays imprégné d’une riche histoire, et intéressant à visiter de par les nombreux vestiges et monuments laissés par des civilisations anciennes. « C’est un pays de lumière et de couleurs. Le dépaysement est total, et les destinations méditerranéennes restent les moins chères. Les avantages y sont nombreux. Les hôtels appliquent des all-in, et les animations se font bien souvent en Français, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’hôtel. » Le Portugal est également un pays à découvrir. « Le Portugal étonne généralement par sa diversité et par la richesse des découvertes qu’on y fait, et tente de trouver une voie originale entre intégration européenne et respect des traditions. Et si les côtes bétonnées de l’Algarve fixent le tourisme de masse, le reste du pays recèle des endroits propres à ravir les curieux », commente le Guide du Routard (3).


De superbes ballades dans les pays de l’Est


Autres destinations intéressantes pour limiter les frais : les pays de l’Europe de l’Est, comme la Slovénie ou la Pologne. La Croatie, bordée par la mer adriatique, comporte plus de 1.200 îles et îlots, et dévoile une vision paradisiaque. La nature y est préservée et les habitants y sont accueillants… La Slovaquie mérite également d’être mieux connue. Elle offre de superbes ballades dans une nature encore très sauvage, notamment dans les Tatras, et recèle de nombreux trésors. Conscientes du potentiel touristique de leur pays, les autorités ont débuté des travaux qui visent à rénover l’ensemble des quartiers des principales villes.


Pour voyager moins cher : privilégier les formules week-end


Pour réduire les dépenses sans toutefois renoncer aux voyages, les formules week-end peuvent également s’avérer intéressantes. « Même si le nombre de réservations a également chuté, les petits voyages dans le nord de la France, en Allemagne ou au Luxembourg sont toujours très prisés », explique Nadia Hamlili. « Pour un budget qui varie entre 230 et 250€, les week-end gastronomiques remportent toujours un franc succès. » La destination qui marche le mieux pour l’instant ? Londres. Pour 160€ - hôtel, petit déjeuner et transport en train compris - il est possible de passer trois agréables journées.  


La traque aux « First Minute »


Une autre manière de partir pour moins cher est de traquer les « First Minute » proposés par les Tours Opérateurs. Ils sont meilleur marché que les « Last Minute » et la satisfaction retirée en est plus grande. Avantages : le client paye moins cher et a plus de choix pour les destinations, les dates, la localisation, l’hôtel, l’animation et les loisirs. Avec un Last Minute, le risque de mécontentement est plus grand, car le vacancier n’a pas la garantie de l’adéquation entre son budget et le produit. A noter que pour les vacances d’été, les First Minute sont disponibles auprès des tours opérateurs en janvier et février.Une dernière astuce pour trouver un lieu de vacances à un prix plus abordable : réserver ses séjours sur Internet. Les agences de voyage traditionnelles sont plus chères. Réserver online est pratique : cette technique permet de partir pour des prix avantageux et fait gagner du temps. (4)  

 


 


(1) http://levif.rnews.be/actualite/europe/72-57-38156/les-traditionnelles-destinations-touristiques-souffrent-de-la-crise.html#
(2) Nadia Hamlili, agent de comptoir, rencontrée en novembre 2009 dans une agence de voyage.
(3) Pour plus d’informations sur les destinations de vacances, consulter le guide du routard : http://www.routard.com/.
(4) Analyse rédigée par Isabelle Bontridder
Références:
http://www.familis.org/
http://www.dhnet.be/
http://levif.rnews.be
http://www.belga.be/

 

 

 

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