Et si nous osions plutôt interroger la véritable place de la sexualité dans les couples, en intégrant à la réflexion des aspects souvent occultés, car peu « sexy », tels que les peurs, les pudeurs, la fluctuation du désir tantôt ardent, tantôt latent... et en osant aussi se questionner sur l’amour ? La sexualité est bel et bien un domaine où les problèmes sont récurrents, mais tabous. Ils touchent à l’intime... et dans une société qui fait la part belle à la réussite de la vie sexuelle, il n’est pas aisé de s’atteler aux difficultés rencontrées en la matière. Vers qui se tourner pour obtenir une écoute attentive et des conseils de qualité ? Quel espace peut garantir sécurité et bienveillance pour accueillir les confidences sur ce sujet sensible ?

Communiquer avec un professionnel pour trouver du soutien, et même communiquer avec son partenaire n’est pas une tâche des plus faciles. La communication intime implique une relation de confiance, confiance en l’autre mais aussi en soi, et des aptitudes relationnelles que nous n’avons pas nécessairement appris à développer... Encore une tare de notre fonctionnement sociétal fondé sur une logique de performance qui ne laisse que peu de place à l’humain, au lien, à la relation. Est-ce réellement en termes d’objectifs à atteindre qu’il convient d’appréhender la question de l’épanouissement sexuel ? En envisageant sexualité et tendresse non plus comme une histoire de normes auxquelles se conformer mais plutôt comme le fruit d’un dialogue sincère entre conjoints, ne verrait-on pas là une façon d’effacer bon nombre de maladresses susceptibles d’entraver la vie conjugale ? L’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle contribuera-t-elle à ce changement de paradigme ?